Page:Franck - Dictionnaire des sciences philosophiques, 1845, T2.djvu/15

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DANIEL. 7 principes , mais sur les consequences les plus ^loigndes de lout sysleme philosophique, et vous le trouverez sur Ic resle de facile acconimode- ment. 11 est loin de toutblamcr dans la nouvelle philosophic et dc lou- jours blamer a torlj il ne montre pas plus dopiniatrete a admirer tout dans la philosophic ancienne. Yoici, dans sa propre bouche, lenumera- tion de tous les biens qu’a produits, meme dans I’ecolc, ravenement du cartesianismc : « Depuis ce temps-la on y est plus reserve a trailer de demonstrations les preuves qu’on apporte dc ses sentiments. On n’y declare pas si aisement la guerre a ceux qui parlent autrement que nous, el qui souvent disenl la meme chose. On y a appris a douter de certains axiomes qui avaienl ete jusqu’alors sacres et inviolables, et en les examinant , on a trouve quelquefois qu’ils n’elaient pas digncs dun si beau nom. Les qualiles occulles y sont devenues suspectes et n’y sont plus si Ibrl en credit. L’horreur du vide n’cst plus recue que dans les ecoles ou Ion ne vcut pas faire la dcpense d’acheter des tubes de verre. On y fait des experiences de toutes sortes d’especes, et il n’y a point maintenant de petit physicien qui ne sache sur le bout du doigt Tbistoire de Texpcrience de M. Pascal » (jibi supra, ’6" parlie, p. 137). Quant a ce qui regardela philosophic peripateticienne, il ne se raille pas nioins des formes substanliellcs, des accidents absolus, dcscspeces intenlionnelles, et, comme nous venons dc le voir par le passage pre- cedent, des qualiles occultes, que des tourbillons, du mecanisme des beles, des causes occasionnelles et des hypolheses les plus decrices de la nouvelle eeole. II raconte avec beaucoup de malice les peines que les peripateticiens se sont donnees, et se donnaient encore de son lemps, pour decouvrir dans les ecrils d’Aristote la maliere elheree , la demons- tration dc la pesanteur de Fair, la theorie de I’equilibre des liquides, el lous les principes de la physique cartesienne, que Texperience et la raison semblaienl avoir confirmes. Au fond , peu lui importe, soil rancienne, soil la nouvelle doctrine ; il n’a pas plus de foi dans Tunc que dans Tautre, et dans la raison elle- meme. II ne craint pas dc dire qu’on est pour Descartes ou pour Ari- stole, scion les prejuges dans lesquels on a ele cleve, selon les habitudes qu’on a donnees a son esprit , ou selon les passions et les rivalites du moment. Ainsi, Descartes, a ce qu’il nous assure, avail d’abord cher- che a gagner les jesuites. « C’eut etc pour lui , dil-il , un coup de partie, el ses aflaires apres eela allaient toulcs seules. » ]Mais lesjesuites s elant declares contre son systcme, cela meme engagea les jansenisles el aussi I’ordrc de lOraloire a en prendre la defense. Les jansenisles Ic mirent a la mode parmi les dames, et celles-ci lui donnerenl en peu de temps une vogue presque universelle ; a lei point qu’on ne rencontre plus guere de perjpaleliciens que dans les universilcs el dans les colleges. Encore, coiisme nous I’avons vu lout a Iheure, se mellcnt-ils I’espril a la tor- ture pour faire de leur maitre Aristole un bon cartesien ii(bi supra, .3*’ partie, p. liV et suiv.). Si, malgre celle profonde et seeplique indif- ference oil le laissenl les deux ecoles rivales , il s’est decide avec lout sun ordre < prendre parli pour Aristole , c’esl quil pense avec Colbert qu’ayant a choisir enlre deux folies, une folic ancienne el une folic nouvelle, il faul prei’erer lancienne a la nouvelle vO parlie, p. 279). D’aiUeurs, ful-il enlierement convaincu de la superiorile du carlesia-