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8 DAVID.


nisme, ce ne serait pas encore pour lui une raison de ne pas le combattre. « On peut, dit-il (3e partie, p. 147, ne pas désapprouver les opinions d’un philosophe considérées én elles-mêmes, et se trouver en même temps dans une telle conjoncture, que la prudence oblige d’en arrêter le cours. » Ces paroles n’ont pas besoin de commentaire ; l’esprit des jésuites s’y révèle tout entier.

Il nous reste peu de chose a dire sur le Traité métaphysique de la nature du mouvement. Ce petit écrit, à part quelques principes généraux qui tendraient à détruire la science de la mécanique, est une critique pleine de bon sens de la théorie des causes occasionnelles, et en général de l’opinion cartésienne sur les rapports de l’âme et du corps. Mais, bien qu’il soit dirigé contre Descartes, il est plein de l’esprit cartésien, c’est-à-dire de l’esprit d’observation, et signale la haute puissance de ces idées nouvelles que ni la ruse, ni la violence, ni les satires les plus spirituelles n’ont pu empêcher de régénérer la science et, jusqu’à un certain point, la sccience elle-même.

DAVID l’Arménien. David était resté à peu près inconnu jusqu’au moment ou M. Neumann publia, dans le Journal Asiatique (Janvier et février 1829), une notice pleine d’intérêt sur ce philosophe. Auparavant, le nom de David était simplement mentionné, sans aucun détail précis ni de temps ni de lieu, dans le catalogue des commentateurs d’Aristote. C’était sur un titre aussi vague que Fabricius l’avait plusieurs fois cité dans sa Bibliothèque ; et Buhle, dans le premier volume de son édition d’Aristote, n’avait pu donner sur lui rien de plus positif. Les manuscrits cependant ne manquaient pas. A Florence, à Rome, à Paris, les œuvres du philosophe arménien étaient conservées dans de nombreux exemplaires ; mais aucun philologue n’avait pensé ni à les publier, ni même à les analyser. Wyttenbach, dans ses notes sur le Phedon, avait fait usage du commentaire de David sur les Catégories, mais sans en connaitre l’auteur. M. Neumann est venu combler cette lacune et réparer cet injuste silence de la philologie. Il a montré que l’auteur du Commentaire sur les Catégories et du Commentaire sur l’Introduction de Porphyre était le philosophe qui, chez les Arméniens, passait pour le premier des penseurs nationaux, et qui, instruit aux écoles de la Grece, dleve des professeurs d’AUienes, d’Alexandrie el de Conslantinople, devail tenir une place dislinguce dans Ihistoire de la philosophic, jusquela muelte sur ses Iravaux.

David avail tr.iduil et com.mente i)lusieurs ouvrages d’Arislote, particulierement la Logique, et il avail rcrit ses commenfaires en grec et en armi’uien tout a la lois. L’usage des deux langues lui etait egalcment I’amilier, coinme ralleslenl les maimscrits armeniens et —irecs (pie nous possedons. N’oiei rindication prcci>e de ses ouvrages [jhilosophiqucs :

1°. En armeniea seulement : Difiuilion des principes de toules chases ; — i’ondemchts de la pliiiosop/iie ; — Apop/il/iegmes des philosophes.

2°. En ai’inciiien et en grec : Commenlaire sur i’Introduction de Porpfiijre ; — Cominr)itaire sur les Categories d’Arislote.

3°. En gi’cc seulcmenl : Prolegomenes de ci’dernier commenfaire.

4°. En’in des traductions des Categories, di’VIIermcncia, un extrait des AnaJ^tiques Premier.^ el Dcrnirrs, une traduction (]>’la Lettre a