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Page:Franck - Le communisme jugé par l'histoire, 1871.djvu/24

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de charité attendrie avec lequel elle nous est présentée, elle est peut-être une des combinaisons les plus iniques et les plus perverses qu’ait jamais enfantées l’esprit de système.

M. Louis Blanc nous offre dans ses livres la preuve qu’elle n’est pas moins propre à corrompre le jugement de l’historien que celui du publiciste et de l’homme politique. Elle seule nous rend compte de la haine qu’il exprime en toute occasion, mais particulièrement dans son Histoire de dix ans, pour toutes les libertés conquises en 1789, pour la liberté individuelle, qu’il flétrit, sous le nom d’individualisme comme la source de tous nos maux, pour la liberté du commerce et de l’industrie, pour la liberté d’examen, la liberté d’enseignement et la liberté de conscience[1]. Elle seule nous explique, sans nous obliger à mettre en doute son désintéressement et sa bonne foi, comment il a consacré tant d’années de sa laborieuse vie, tant de productions de sa plume féconde à développer dans le cœur des masses pauvres et ignorantes toutes les passions envieuses et implacables que peuvent exciter la richesse, le pouvoir, la supériorité de l’intelligence ou de l’instruction et même la simple aisance. Sans doute, je ne me sers pas des expressions qu’emploie de préférence M. Louis

  1. Qu’on lise dans le tome II de l'Histoire de dix ans, les pages 277 et 282, où l’auteur réclame une religion d’État, un enseignement d’État, aussi bien qu’une industrie d’État.