Page:Franklin - La Science du bonhomme Richard.djvu/21

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incendie. Gardez votre boutique, et votre boutique vous gardera. Si vous voulez faire votre affaire, allez-y vous-même ; si vous voulez qu’elle ne soit pas faite, envoyez-y. Pour que le laboureur prospère, il faut qu’il conduise lui-même sa charrue. L’œil d’un maître fait plus d’ouvrage que ses deux mains. Le défaut de soins fait plus de tort que le défaut de savoir. Ne point surveiller les ouvriers, c’est livrer sa bourse à leur discrétion. Le trop de confiance dans les autres est la ruine de bien des gens ; car, comme dit l’almanach, dans les affaires de ce monde, ce n’est pas par la foi qu’on se sauve, c’est en n’en ayant pas. Les soins qu’on prend pour soi-même sont toujours profitables ; car, le savoir est pour l’homme studieux, et les richesses pour l’homme vigilant, comme la puissance pour la bravoure, et le ciel pour la vertu. Si vous voulez avoir un serviteur fidèle et