Page:Franklin - Vie Tome I (1797-1798).djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
49
de B. Franklin.

le métier de marin, étoit entièrement passée, sans quoi j’aurois été alors bien à même de la satisfaire. Mais ayant un autre état, et me croyant moi-même assez bon ouvrier, je ne balançai pas à offrir mes services au vieux William Bradford qui, après avoir été le premier imprimeur en Pensylvanie, avoit quitté cette province, parce qu’il avoit eu une querelle avec le gouverneur, William Keith.

William Bradford ayant peu d’ouvrage et autant d’ouvriers qu’il lui en falloit, ne put pas m’employer. Mais il me dit que son fils, imprimeur à Philadelphie, avoit depuis peu vu mourir Aquila Rose, son principal compositeur, et que si je voulois aller le joindre, il s’arrangeroit probablement avec moi. Philadelphie n’étoit qu’à cent milles plus loin. Je n’hésitai pas à m’embarquer dans un bateau, pour me rendre à Amboy, par le plus court trajet de mer ; et je laissai ma malle et mes autres effets, afin qu’ils me parvinssent par la voie ordi-