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de B. Franklin.

que mon père ne s’étoit point trompé, quand il m’avoit cru trop jeune pour être chargé de conduire des affaires importantes. Cependant sir William, en lisant sa lettre, jugea qu’il étoit trop prudent. Il dit qu’il y avoit de la différence entre les individus ; que la maturité de l’âge n’étoit pas toujours accompagnée de prudence ; et que la jeunesse n’en restoit pas non plus toujours dépourvue. — « Puisque votre père, ajouta-t-il, refuse de vous établir, je veux le faire moi-même. Faites la liste des articles qu’il faut tirer d’Angleterre, et je les ferai venir. Vous me les paierez quand vous pourrez. J’ai résolu d’avoir ici un bon imprimeur, et je suis sûr que vous le serez. »

Le gouverneur me dit cela avec un si grand air de cordialité, que je ne doutai pas un instant de la sincérité de son offre. J’avois jusque-là gardé le secret, à Philadelphie, sur l’établissement dont sir William m’avoit inspiré le projet ; et je continuai à n’en rien dire. Si l’on eût su