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Page:Franqueville - Voyage à la Maladetta, 1845.djvu/24

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Après être restés quelque temps à l’hospice pour nous reposer, nous nous mîmes en route en remontant la vallée de l’Essera. Sa partie supérieure est beaucoup moins sauvage que celle qui s’étend depuis l’hospice jusqu’à la ville de Benasque. La terre est presque entièrement tapissée d’un gazon fin et serré. Son sol est noirâtre et d’une nature spongieuse. Plusieurs endroits sont même marécageux, et recouverts d’eaux stagnantes et peu profondes. Les places mêmes, qui paraissent les plus sèches, fléchissent, et tremblent sous le pied, absolument comme cela a lieu dans les marais tourbeux.

Le terrain n’a pas une pente égale et régulière comme dans la plupart des vallées. Il s’élève par des ressauts rapides, et séparés les uns des autres par des bandes de rochers perpendiculaires, recouvertes de pins de la plus vigoureuse végétation.