Aller au contenu

Page:Franqueville - Voyage à la Maladetta, 1845.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 36 —

sons de nous applaudir d’avoir marché jusqu’à la Rencluse, et de ne pas nous être arrêtés à la mauvaise cabane du Plan-des-Étangs. L’orage qui depuis plusieurs heures grondait dans le lointain, devenait de plus en plus menaçant, des rafales d’un vent chaud passaient pesamment sur nos têtes en gémissant dans les branches des pins, et allaient plus loin soulever des tourbillons de neige sur le glacier. Des nuages, légers d’abord et semblables à de fugitives vapeurs, débouchèrent de la vallée de l’Essera ; ils rampèrent le long des flancs de la montagne du port de Benasque, et finirent par se grouper autour des pics les plus élevés.

Le moment qui précéda celui où l’orage éclata avec toute sa force, fut singulièrement majestueux ; le vent se calma entièrement, la flamme de notre foyer s’éleva perpendiculairement vers le ciel ; le