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Page:Franqueville - Voyage à la Maladetta, 1845.djvu/43

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bec vigoureux. Le chant matinal du tétras se mêle aux derniers cris du lugubre oiseau de nuit et, par-dessus tout, la grande voix du torrent domine tous ces bruits sans en éteindre aucun.

Quand nous eûmes laissé derrière nous les derniers arbres de la forêt, nous fîmes quelques pas sur une maigre pelouse, et toute apparence de végétation disparut à nos yeux. Nous venions d’entrer dans la région de éternelle stérilité. Pendant trois heures, nous marchâmes sur des fragments de rocs entraînés par les avalanches. Nous eûmes plusieurs fois à traverser de larges plaques de neige que toute la chaleur du soleil de l’été n’avait encore pu fondre. Quand nous fûmes arrivés vis-à-vis le pic d’Albe, nous nous dirigeâmes directement sur lui en gravissant une gorge étroite et escarpée. Nous passâmes au pied même du pic, et franchissant une de ces arêtes de rochers qui