Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/122

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textes restitués n’ont pas d’autorité législative, on n’en doit pas moins reconnaître leur autorité scientifique, et la science a aussi son influence. sur la pratique du droit ; de même que les textes sur les matières tombées en désuétude, l’esclavage, par exemple, et les sources du droit anté-justinien rentrent dans le domaine de la science. Mais les textes restitués, par la nature même de leur objet, n’y occupent qu’une place secondaire. Gaius et Ulpien éclairent certaines parties du Digeste, qui sans eux seraient demeurées obscures ; les textes restitués, au contraire, renferment quelques changements législatifs, sans jeter aucune lumière sur le reste du droit, et il s’agit uniquement de savoir si l’on doit ou non adopter, dans la pratique, les innovations particulières qu’ils contiennent ; par exemple, au sujet de la 229 C. de fide instrumentorum, si celui qui est partie dans un procès peut ou non demander qu’un tiers lui communique ses titres ; au sujet des Novelles 121 et 138, de quelle manière les intérêts excédant le double du capital doivent être calculés. Le droit antérieur est indépendant de ces nouvelles règles, et n’en devient pas plus clair. Souvent aussi il arrive qu’une question de droit sur laquelle le Digeste renferme des textes contradictoires est tranchée par une Novelle non glosée de Justinien. Si cette Novelle n’a pas force de loi, elle a du moins une grande au-