Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/16

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voulions en méconnaître ou en déprécier aucune ; mais l’élément historique, ayant été surtout négligé, demandait à être réhabilité et rétabli dans ses droits. À ce nom d’école historique se rattache une polémique longue et animée, qui, dans les derniers temps encore, n’a pas été sans aigreur. Ici, la nature des attaques rend la défense inutile et en quelque sorte impossible, car, le débat mettant plus en jeu les répugnances personnelles que la science, les adversaires de l’école historique ont compris et condamné sous ce nom toute production littéraire qui éveillait leur susceptibilité ou contrariait leurs goûts. Quelle justification opposer à ce système de critique ? Il est néanmoins un reproche qui, à cause de sa généralité, mérite réfutation. On a prétendu que les partisans de l’école historique, méconnaissant l’esprit de leur siècle, voulaient l’asservir au passé, et surtout fonder la tyrannie du droit romain au détriment du droit germanique et des institutions nouvelles que la théorie et la pratique ont substituées aux institutions romaines. Ce reproche a un caractère scientifique, et je ne saurais le passer sous silence.