Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/17

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Prétendre, comme on l’a fait souvent, que la science, envisagée sous le point de vue historique, pose la forme antique du droit comme type absolu et immuable pour le présent et pour l’avenir, c’est défigurer entièrement ce point de vue. Considéré sous son véritable jour, il nous apprend, au contraire, à reconnaître le mérite et l’indépendance de chaque siècle ; surtout il cherche à mettre en lumière le lien vivant qui rattache le présent au passé ; car si ce lien nous échappe, nous pouvons bien saisir les manifestations extérieures du droit, mais non en pénétrer l’esprit. Dans son application particulière au droit romain, cette doctrine ne lui reconnaît pas, comme souvent on se l’imagine, une autorité sans limites ; mais elle étudie l’ensemble du droit moderne, afin de découvrir et de fixer tout ce qui a une origine romaine certaine, de peur que nous n’en soyons dominés à notre insu ; puis elle décompose l’élément romain, et si quelques-unes de ces parties mortes en réalité ne conservent que l’apparence de la vie, elle élimine cette superfétation, afin d’ouvrir un champ plus libre au développement et à l’action salutaire de l’élément vivant. Le présent ouvrage,