Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/202

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en réputation devenant tous les jours plus rares, ce privilège, concentré en peu de mains, eût exercé sur la juridiction une influence exorbitante, et telle est sans doute la raison pour laquelle on cessa de l’accorder.

Mais l’abolition de ce privilège ne porta aucune atteinte à l’autorité générale de la littérature du droit. Plus au contraire l’esprit scientifique dégénérait, plus ces grands monuments du passé devaient croître en importance. L’étendue immense de la littérature et ses nombreuses controverses firent bientôt sentir le besoin de soumettre son application à des règles certaines. Déjà Constantin paraît en avoir établi quelques-unes[1] ; mais on ne trouve là-dessus que des mesures incomplètes avant l’ordonnance de Valentinien III[2]. Il posa des règles pour reconnaître dans la pratique l’opinion commune des jurisconsultes, règles bien différentes des anciens principes sur l’unanimité des consultations, et cette ordonnance était encore en vigueur quand Justinien parvint à l’empire. Les règles de Valentinien III, sur l’application de la littérature scientifique, avaient levé bien des difficultés ; mais tous les obstacles n’étaient pas encore

  1. L. 1, 2, C. Th., de resp. prud. (I, 4), textes nouvellement découverts.
  2. L. 3 (al. un.), C. Th. de resp. prud. (I, 4), de l’an 426.