Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/23

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flexions n’avaient pu leur donner. Ce genre d’instruction, fourni par le hasard, nous pouvons le rechercher volontairement et l’appliquer à toutes les matières du droit. Le théoricien parfait serait celui qui aurait pour vivifier sa théorie une expérience complète de la vie réelle, et qui embrasserait d’un coup d’œil toutes les combinaisons de rapports entre les mœurs, la religion, la politique et l’économie politique. Ai-je besoin de dire que je n’exige nullement la réunion de tant de qualités ? Celui qui, pour juger les autres, prendrait ce type de perfection, devrait d’abord reconnaître combien peu il lui est applicable. Néanmoins, ce type doit rester présent à nos regards comme but final de l’humanité, comme guide de nos efforts et comme préservatif contre ces illusions dont notre amour-propre a tant de peine à se défendre.

Si maintenant nous comparons la théorie actuelle du droit à ce qu’elle était il y a un siècle, et même un demi-siècle, le bien et le mal s’y trouvent fort mélangés. Sans doute, nul ne méconnaîtra qu’on n’avait alors aucune idée des résultats qui depuis ont été obtenus ou sont devenus possibles, et que