Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/244

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rieure pour la pratique. L’éloquence du barreau, le contact des mœurs raffinées de la capitale, l’éclat et l’influence des parlements, tout contribuait à donner aux fonctions des juges et des avocats un caractère d’intelligence et de noblesse, et à entourer leur personne de considération.

Les rédacteurs du Code ne voulurent pas abolir l’ancienne jurisprudence, et, sans doute, ils comptaient sur la durée de son action quand ils traitaient si brièvement plusieurs matières très-importantes du droit. Leur attente n’a pas été trompée la littérature nouvelle se lie tellement à l’ancienne, que l’on a peine à croire qu’elles soient séparées par le grand événement de la promulgation d’un Code. De tous les éléments de la vie publique, le droit civil est peut-être celui que la révolution ait le moins ébranlé et le moins modifié.

Ici encore se révèlent l’esprit des différentes nations, leurs qualités et leurs défauts. C’est aux gouvernants à apprécier les besoins de chaque peuple, et la nature des facultés dont ils disposent pour accomplir de grandes choses. Ainsi, en Allemagne, il ne conviendrait pas de laisser au droit ce libre développement qu’il eut pendant le moyen âge, depuis, longtemps encore, et d’où est sortie la pratique moderne. D’un autre côté, il ne conviendrait pas non plus de