Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/25

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présenter l’esprit général de la science étaient. beaucoup moins rares de leur temps que du nôtre. Mais si l’on envisage la chose de plus haut, on se convaincra aisément que ce phénomène n’a rien de particulier au droit, qu’il se retrouve dans toutes les sciences et tient à la disposition générale des esprits.

J’ai dit que le praticien devait posséder l’élément théorique, et par là je n’entends pas qu’il doive composer des ouvrages ou faire une étude approfondie des livres ; la multiplicité des travaux de sa profession ne le lui permettrait pas ; mais c’est l’esprit de la science qu’il doit constamment manifester dans ses travaux mêmes, n’oubliant jamais que la science véritable est l’ensemble des règles qu’il envisage séparément, dans un but d’applications particulières. Quand il s’agit d’apprécier le mérite d’un praticien, la promptitude et la facilité du travail sont presque les seules qualités dont on tienne compte, qualités estimables sans doute, mais qui peuvent très-bien s’allier avec la légèreté la plus coupable : Si maintenant nous considérons les résultats généraux de la pratique moderne, ils accusent souvent l’absence de l’esprit scientifique. Là où régnerait cet es-