Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/26

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prit, la pratique affermirait la marche du droit, viendrait en aide à la théorie, en réprimant ses écarts, surtout préparerait les voies au législateur, de sorte que la loi et son application, étroitement réunies, suivraient la même carrière de progrès. Tout cela n’est-il pas précisément le contraire de ce que nous voyons ?

La séparation, chaque jour plus prononcée, de la théorie et de la pratique, étant surtout le mal qui travaille le droit actuel, le remède ne se trouve que dans le rétablissement de leur unité naturelle. Or, le droit romain sainement employé peut ici nous être d’un grand secours. Chez les jurisconsultes romains, l’unité nous apparaît dans sa pureté primitive et dans sa réalisation vivante. C’est le caractère du temps où ils vivaient, de même qu’aujourd’hui la destruction de l’unité n’est pas l’œuvre des individus, mais du cours général des choses. Si, par une étude sérieuse et naïve, nous savons nous transporter à un point de vue si différent du nôtre, nous pourrons nous approprier l’esprit de ces jurisconsultes et rentrer ainsi dans la bonne voie.

Mais comme il y a plusieurs manières d’é-