Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/32

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quité n’a ici rien d’extraordinaire ; elle est la même dans d’autres parties du domaine de l’intelligence. On ne croira sans doute pas que je recommande le droit romain au préjudice du droit germanique, dont l’étude approfondie donne déjà des espérances si brillantes. Un amour exclusif pour l’objet de nos recherches nous porte souvent à déprécier le domaine de nos voisins ; mais l’injustice de cette erreur doit nuire à l’agresseur qui la commet, non à celui qui la repousse et s’en défend.

D’après le plan que j’ai tracé, on voit que mon ouvrage aura surtout un caractère critique. Cela pourra déplaire aux lecteurs qui veulent des vérités positives, sans demander d’où elles viennent, sans s’inquiéter de leurs différentes faces. La vie scientifique serait commode et facile, si nous pouvions nous abandonner avec pleine confiance à l’action de la vérité pure, et marcher ainsi sans encombre de découvertes en découvertes. Mais nous devons nous frayer le chemin à travers les erreurs et les vérités incomplètes qui. nous assiègent de toutes parts. Prétendrons-nous entrer en lutte avec la destinée qui nous impose ce labeur inutile ? A cette nécessité