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CHRONIQUES DE J. FROISSART.

« Item, si aucun par parole ou autrement que dessus est dit à la connoissance des officiers et lois des lieux venoit contre notre ordonnance, nous voulons et ordonnons qu’il soit puni d’amende arbitraire, telle et si grande qu’il soit exemplaire à tous autres, par les officiers et lois des lieux, ainsi que à chacun de droit peut appartenir, sauf les priviléges et franchises des lieux.

« Item, que si aucune personne d’église venoit contre la paix dessus dite, elle soit baillée à son ordinaire, et ils en prennent une vengeance comme de paix enfreinte, selon ce que le cas le requiert.

« Item que celle dite paix d’entre nous et nos bons sujets de notre dite bonne ville de Gand et leurs complices sera criée et publiée solemnellement en icelle ville et en nos autres villes de notre dit pays de Flandre.

« Item, que si aucuns doutes ou obscurités survenoient au temps à venir sur les articles et points dessus dits, circonstances et dépendances d’iceux, nous les déclarerions et ferions déclarer et interpréter par notre conseil, raisonnablement, et tellement que tous ceux à qui il appartiendroit en devroient être contents.

« Et nous, échevins, doyens et communauté de la dite ville de Gand, pour nous et nos complices, avons reçu et recevons humblement les grâces, pardons et clémences dessus dits à nous faits par le roi Charles notre souverain seigneur, et par les dits duc et duchesse, comte et comtesse de Flandre, et nos droituriers et naturels seigneur et dame ; et des dites grâces et pardons remercions de bon cœur, tant que plus pouvons, le roi notre souverain seigneur et nos dits seigneur et dame. Et promettons loyaument, pour nous et pour nos dits complices, sur les peines dessus déclarées, tenir, entretenir et accomplir fermement et sans enfreindre tous les articles dessus dits, lesquels et chacun d’eux nous avons pour agréables. Et au cas que aucun ou aucuns voudroient venir à l’encontre, nous promettons à aider et pourchasser de tout notre pouvoir qu’ils soient punis par la forme et manière que il appartiendra, et mis en la vraie obéissance du roi et de nos dits seigneur et dame, comme dessus est dit ; et renonçons à toutes alliances, sermens, obligations, fois et hommages que nous ou aucuns de nous avons faits au roi d’Angleterre, ou à ses commis et députés, gens et officiers, et à tous autres qui ne seroient bien voulans de notre dit souverain seigneur ou de nos dits naturels seigneur et dame.

« Item, nous avons juré et jurons en nos loyautés que d’ores-en-avant perpétuellement nous sommes et serons bons, vrais et loyaux sujets au roi notre souverain seigneur et à ses successeurs rois de France, et à nos droituriers et naturels seigneur et dame dessus dits, et à leurs successeurs comte et comtesse de Flandre ; et que à nos seigneur et dame dessus dits et à leurs successeurs comte et comtesse de Flandre nous ferons les serments que bons et loyaux sujets doivent faire à leur droiturier seigneur, et garderons leurs corps et honneurs.

« En témoin desquelles choses, nous, duc et duchesse dessus dits, avons fait mettre nos sceaux à ces lettres, et nous, échevins, doyens et communauté de la ville de Gand, y avons aussi mis le grand scel d’icelle ville.

« Et en outre nous, duc et duchesse dessus dits, avons prié et requis, prions et requérons à notre très chère et très amée ante la duchesse de Luxembourch et de Brabant et à notre très cher et très amé frère le duc Aubert de Bavière ; et aussi nous, échevins, doyens, consaulx et communauté de la dite ville de Gand, supplions à très haute et puissante princesse madame la duchesse de Luxembourch et de Brabant et à très haut et puissant prince le duc Aubert de Bavière, dessus nommés ;

« Et en outre nous, duc et duchesse de Bourgogne, requérons ; et nous, échevins, doyens, conseil et communauté de Gand, prions aux barons et nobles du pays de Flandre qui ci après sont nommés, et aux bonnes villes de Bruges, d’Yppre, au terroir du Franc, et aux bonnes villes de Malignes et d’Anvers, que pour bien de paix et pour plus grand’sûreté, et en témoignage de vérité de toutes les choses dessus dites et de chacunes d’icelles, ils veuillent mettre leurs sceaulx et les sceaulx des dites villes à ces présentes ;

« Et nous, Jeanne, par la grâce de Dieu, duchesse de Luxembourch, de Brabant et de Lunebourch ; nous, duc Aubert de Bavière, bail et gouverneur et héritier du pays de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de la seigneurie de Frise ; nous, Guillaume, ains-né fils du comte de