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Page:Froissart - Les Chroniques de Sire Jean Froissart, revues par Buchon, Tome II, 1835.djvu/362

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CHRONIQUES DE J. FROISSART.

pryer et traictier de paix, assamblèrent Phelippe d’Artevelle, Piètre du Bois et tout le conseil de Gand ; et là remonstrèrent comment ils avoient esté vers le conseil de Liége et vers madame de Brabant et son conseil : « Eux remonstrant l’estât où nous sommes, et leur pryant pour Dieu que il leur pleast ad ce labourer que de nous mettre à paix envers le conte notre seigneur. Lesquels nous ont respondu moult amyablement : que voullontiers y metteroient paine de tout leur pouvoir ; et par espécial madame de Brabant, laquelle nous dist : que nous fesissions tant que nous euissions l’advis, l’ayde et confort du duc Aubert, et leur (là où) nous l’avions, ce nous seroit grant confort ; et que, à la prière de eulx trois et de leur conseil, elle supposoit que on y trouveroit bon moyen et paix. Si regardez que bon en est à faire. »

Philippe d’Artevelle, Piètre du Bois et le conseil des susdits furent d’accord que ils envoieroient vers le duc Aubert lettres et notables gens, en lui pryant pour Dieu et pour aulmosnes que il lui pleust ad ce labourer avec madame de Brabant et son conseil, les Liégeois et leur conseil, que de eulx mettre à paix devers le conte leur seigneur ; se ils le dirent ils le firent.

Le duc Aubert, quand il eult luttes les lettres, il les entendy bien, et les parolles de ceulx de Gand qui dessus sont dictes. Si leur respondy : que voullentiers et aimablement il s’en ensonnyeroit avec les autres, et en feroit tant que ils s’en percheveroient : « Mais vous advez tant de merveilleuses opinions, que quant on a tout fait, on n’a rien fait. Aultrefois, pour bien m’en suis ensonnyés, et mon conseil aussi, quy riens n’y a vallu. » — « Mon très redoubté seigneur, respondirent ceulx de Gand, jusques ores nous ne l’avons peu amender ; mais pour le présent, nous sommes en aultre propos. » — « Or bien, respondy le duc, or y parra. »

Et sus cel état, ils se partirent du duc et retournèrent à Gand, et firent leur response à Philippe d’Artevelle, Piètre du Bois et le conseil de Gand, auquel il souffist bien, et le prirent fort en gré.

Le chap. 112 répond au chap. CL de mon édit.

—— 
113 à 116 
 CLI.

Après le mot retourner, dans le chapitre 116 le manuscrit ajoute ;

« Si respondy Philippe d’Artevelle, et dist : « De vos parolles et remonstrances nous vous créons bien, et vous remerchions du grant travail qu’il vous a pleu prendre pour nous ; mais nous ne sommes pas chargés si avant. »

Le chapitre 117 répond à la fin de ce chapitre CLI.

Puis après CLI commence dans la rédaction générale une nouvelle interruption d’un chapitre. Les affaires de Flandre reprennent avec le chapitre suivant.

Les chap. 
118 et 119 répondent au ch. 
 CLIII.
—— 
120 à 153 et au commenc. de 
 CLIV.
—— 
121 à 124 au reste de 
 CLIV.
—— 
125 et 126 
 CLV.
—— 
127 et 128 
 CLVI.
  
et à une partie de 
 CLVII.

Le chapitre 128 du manuscrit renferme l’addition suivante qui manque au chapitre CLVII de mon texte général. Après : Oncques en si grand péril ne fu que il fut adonc, on lit dans le manuscrit :

« Ainsi comme il s’en aloit aval la ville tout esmayés, et qu’il ne savoit que faire, ung petit après my nuit, il fu recongneus par ung bourgeois de Gand, très bon preud’homme, qui s’appelloit Regnier Campion, hostelain des marehands de bleds sur la Lys. Et lui dist : « Ha ! très chiers sires, pour Dieu merchy, que faictes-vous yey ? Que ne mettez-vous paine à vous sauver ? Si vous estes trouvé de ces routtiers, tout l’or du monde ne vous sauveroit mie, tant sont merveilleux ! » — « Ha ! doulx amis, respond le conte, je ne sçay que faire. Aide-moy à saulver, et se je vis longhement en temps advenir, il te sera méry. Comment as-tu à nom ? » — Il respondy : « Regnier Campion. Avant ! faisons le brief. Entrez en ceste petite maison, et ne vous esbahissiés de riens, et me laissiez convenir. Je vous sauveray bien de tout mon pouvoir, voir que nuls routtiers ne feront mal à la maison. Et quant le grant effroy sera passés, et que les Gantois seront apaisés, si faictes ainsi que bon vous samble pour vous par-saulver. »

« À ces parolles entrèrent en la petite maison toute enfumée, et trouvèrent une povre femme : et lui dist le ccmte : « Femme, sauve-moi ; je suis tes sires, le conte de Flandre. » (Suit mon texte du chapitre CLVII.)

Après où mes enfans dorment, même cha-