portèrent et reculèrent les Anglois moult avant, et outre le comte de Douglas qui jà étoit dévié ; et vinrent à sa bannière que messire Jean de Saint-Clar tenoit. Et étoit environné et appuyé de bons chevaliers et écuyers d’Escosse ; et encore le fut-il plus quand la grosse route vint et eut la force de reculer les Anglois. Et toujours crioient à haute voix : « Douglas ! » Là vinrent le comte de Mouret et sa bannière bien accompagnés de bonnes gens, et le comte de la Marche et de Dombare bien accompagné aussi ; et étoient ainsi que comme tous rafreschis, quand ils virent les Anglois reculer et ils se trouvèrent tous ensemble. Si se renouvela la bataille ; et boutoient et poussoient des lances, et frappoient des haches sus ces bassinets qui étoient durs et forts.
CHAPITRE CXXIII.
Au voir dire et à parler par raison, les Anglois étoient plus foulés et travaillés que ne furent les Escots ; car ils étoient ce jour venus jusques à là du Neuf-Chastel-sur-Tyne, où bien y a six lieues Angloises, chaudement et légèrement pour trouver les Escots, ainsi que ils firent. Dont les plusieurs, pour le travail du chemin, quoique la volonté y fut bonne et grande, et l’affection, étoient hors de leur haleine ; et les Escots étoient frais et nouveaux et bien reposés. Et tout ce leur valut grandement ; et bien le montrèrent au plus fort de la besogne ; car sus celle derraine empainte, si comme ci-dessus est contenu, ils reculèrent les Anglois tellement que depuis ils ne purent retourner sus leur premier pas ; et passèrent les batailles tout outre le comte de Douglas qui là étoit atterré.
En ce dur recontre chéy en la main du seigneur de Montgombre[1], un moult vaillant chevalier d’Escosse, messire Henry de Percy ; et se combattirent ensemble moult vaillamment, sans empêchement de nul autre, car il n’y avoit chevalier ni écuyer de l’une partie ni de l’autre qui ne fût ensonnié, chacun de combattre à son pareil. Là fut mené tellement par armes messire Henry de Percy que le sire de Montgombre le prit et fiança. Là vissiez vous chevaliers et écuyers messire Marc Adremen[2], messire Thomas Av Ersequin[3], messire Guillaume, messire Jacques, et messire Alexandre de Lindesée, le seigneur de Seton[4], le seigneur de Venton[5], messire Jean de Sandelans[6], messire Patrise de Dumbare, messire Jean et messire Gautier de Saint-Clar, messire Patrise de Hepbourne[7] et ses deux fils, messire Patrise et messire Mille, le seigneur de Montgombre[8], messire Jean Maksuel[9], messire Adam de Gladinin[10], messire Guillaume de Roduem[11], messire Guillaume Stuart, messire Jean de Halibreton[12], messire Jean Alidiel[13], messire Robert Laudre[14], messire Alexandre de Ramsay, messire Alexandre Fresiel[15], messire Jean Emouston[16], messire Guillaume Warlau[17], David Flimin[18], Robert Colemine[19] et ses deux fils, Jean et Robert, qui furent là chevaliers, et bien cent chevaliers et écuyers et autres que je ne puis pas tous nommer ; mais il n’en y avoit un qui n’entendît vaillamment à la besogne.
Du côté des Anglois aussi se combattirent vaillamment. Et se combattoient depuis et en devant la prise des seigneurs de Percy, messire Raoul de Lomble[20], messire Mathieu Rademen, messire Robert Av Ogle[21], messire Thomas
- ↑ Montgommery.
- ↑ Sir Malcolm Drummond, qui, trois ans avant la bataille avait reçu 400 livres sur l’argent apporté par Jean de Vienne.
- ↑ Thomas Erskine d’Ava, ancêtre de la famille de Mar.
- ↑ William, créé lord Seton par Robert III.
- ↑ William de Abernethy, lord de Saltoun, comté de East Lothian.
- ↑ Sandelands.
- ↑ Sir Patrick Hepburn, lord Hailes.
- ↑ Montgommery.
- ↑ Maxwell.
- ↑ Adam Glendinning.
- ↑ William Ruthefort ou Rothwen.
- ↑ Sir John Haliburton d’Arlelon.
- ↑ John Lundie.
- ↑ Sir Robert Lauder.
- ↑ Fraser.
- ↑ Sir John Edmondstone.
- ↑ William Wardlaw.
- ↑ David Fleming.
- ↑ Robert Campbell.
- ↑ Ralph de Langley.
- ↑ Robert of Ogle.