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OBSERVATIONS
SUR
CETTE NOUVELLE ÉDITION.



Je ne m’étais pas flatté d’une vaine espérance en pensant que le public français, accoutumé à des études plus fortes et plus consciencieuses, voudrait bien accueillir mon recueil de nos anciens monumens historiques. Froissart surtout, objet de ma prédilection, a vu se renouveler pour lui ces nombreux témoignages d’affection sur lesquels il s’était accoutumé à compter pendant sa vie. Il m’a fallu songer à en donner une nouvelle édition.

Malgré le bon accueil fait à la première, et la justice qu’on a rendue à la persévérance de mes recherches, j’ai compris que de nouveaux devoirs m’étaient imposés. Dans une première édition, j’avais profité des notes de M. Dacier sur une partie du premier livre de Froissart. Toutes ses recherches sur la partie française étaient excellentes, je les avais conservées. Ses recherches sur la partie étrangère étaient plus rares et fort imparfaites, je les avais supprimées et remplacées par des travaux faits par moi-même avec soin sur les chroniques originales anglaises, écossaises, allemandes, flamandes, espagnoles, italiennes et portugaises. Outre ces notes, j’avais également acquis de M. Dacier quelques collations et copies d’anciens manuscrits de Froissart, aujourd’hui perdus ou égarés, tels que ceux du prince de Soubise et de Saint-Vincent de Besançon.

Dans cette seconde édition, j’ai revu avec soin mes premiers travaux ; j’ai conservé presque toutes les anciennes notes de M. Dacier pour la partie du premier livre dont il s’était occupé : le reste était à faire. Quant à mes propres notes, je les ai revues avec soin pour les abréger toutes les fois que cela m’a paru possible, et pour les compléter quand cela était nécessaire.

Le texte a été également revu par moi avec conscience. J’ai pu le rendre plus complet encore par une collation scrupuleuse avec de nouveaux manuscrits, de telle sorte que le premier livre y a gagné à lui seul plus d’une vingtaine de chapitres.

Bien décidé à ne rien négliger de ce qui pouvait me fournir les moyens d’améliorer mon édition, je résolus d’aller visiter avant tout les bibliothèques des villes de Flandre où Froissart avait habituellement séjourné pendant sa vie, et de revoir encore les manuscrits de Paris, pour savoir si rien d’important ne m’était échappé. Ces recherches ont été fructueuses.

Deux manuscrits de Cambray et un manuscrit de Paris m’ont offert sur le second soulèvement des Gantois de 1378 à 1382 des renseignemens beaucoup plus complets que ceux que je possédais jusqu’alors. Ces trois manuscrits contiennent une histoire séparée de cette guerre, écrite par Froissart sous cette forme monographique, et refondue plus tard par lui dans sa grande histoire. Ce premier jet renferme quelques faits nouveaux et d’autres plus détaillés. J’ai collationné ces manuscrits chapitre par chapitre avec la partie correspondante dans le deuxième livre de ses Chroniques. On trouvera à la suite du deuxième livre l’addition qui contient le résultat de ce travail. J’y donne tous les chapitres et fragmens de chapitres qui ne se trouvent pas dans la rédaction générale.

Un manuscrit de la bibliothèque publique de Valenciennes m’a offert une addition plus pré-