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OBSERVATIONS

Les comptes de l’abbaye se trouvent au folio 29. Déjà dans le premier traité, aussitôt son élévation à la dignité abbatiale en 1331, il avait fait faire un état de l’actif et du passif de l’abbaye, qu’il fit consigner à la fin de ce premier traité.

Dans le prologue de l’histoire, traité 3e, il dit :.... « Ego frater Egidius li Muisis..... perpendens in anno 1347 quod annus ille erat annus ætatis meæ 76, item à die in qua habitum suscepi regularem annus 58, item a die electionis de me facte et promotionis in abbatem annus 16 et benedictionis meæ annus 15, reducens ad memoriam etc. »

Il commence par une table des pontifes empereurs et rois, depuis Adam jusqu’à l’année 1294.

Le chapitre suivant commence avec saint Louis.

Avec le feuillet 61 (XXV de l’ancien numérotage), commence la généalogie des comtes et comtesses de Flandre, depuis Théodoric, fils de Théodoric, duc d’Alsace (il l’appelle Ausai), et de Gertrude, fille de Robert-le-Frison, jusqu’à la mort de Louis, fils de Robert, tué en 1346 à Crécy.

Ensuite vient l’histoire des guerres entre la France et l’Angleterre, depuis l’année 1294 où fut élu Pierre-l’Ermite sous le nom de Célestin.

À la page 41 commence l’année 1337, qui est la partie vraiment intéressante, relative aux guerres entre Philippe et Édouard.

À la page 66 commence le récit de la bataille entre la Broye et Crécy (il la fixe au mois de décembre, 26 août 1346).

« Magna pars de exercitu regis Franchiæ tam equitum quam peditum atque communie fessi sequebuntar, et sarchine et currus de longe veniebant… fuitque regi datum consilium à domino Johanne de Byaumont, domino Milone de Noyers qui portabat signum beati Dyonisii quod vocatur l’oliflambe, et aliis quam pluribus quod suas gentes expectaret, et suas acies et scalas ordinaret ; sed rex non acquiescens eorum coniliis, motu proprio fecit ad arcem proclamare… pedites… et balistarii genuenses pro posse suo se ordinaverunt. Ad quos archistæ anglici stantes ex adverso trahebant et sagittabant cum tanto impetu et copià quod resistere non valebant ; quia defensiones et targias suas non habebant. Et tantus erat tractus sagittarum quod mariscalchi et sui retrò se traxerunt usque ad aciem regis. Quod videns rex, motus quam plurimum, dixisse dicitur quod non erat opus fugæ neque retrocedendi, et quod illà die esset conslabularius et mariscalcus, et motus de suo loco appropinquans clamabat : « Qui tantum me diligit me sequatur… » Videns autem rex fugam balistariorum de genuenes et aliorum peditum, praæcepit quod, ubicumque invenirentur, interficerentur. Fuitque illà die et post de ipsis facta ingens occisio. Sed rex, intelligens causam fugæ, induisit eis, et de eisdem cessare fecit cedem. »

Il ajoute qu’il a cherché à s’éclairer sur les détails, mais qu’il n’est arrivé à rien de certain. Il n’ose jamais se prononcer entre les parties ; il ne donne pas même le nombre des combattans. Il dit cependant du roi de France : « Dicitur habuisse 16,000 armatorum et sine numero peditum. » À la suite de cette narration tronquée par la peur, le Muisis donne un poème français de Colin de Hainaut, faisant quatre feuilles ; c’est celui que j’ai publié.

« Eodem anno (1346), 17 septembris, naves custodientes portum ante villam de Calais, circiter viginti quinque, fuerunt capti à triginta duabus navibus et à quam pluribus barghis que supervenere de parte regis Franchiæ, quas aduxerunt cum eis unà cum providentiis, et lesis omnibus recesserunt ; et hoc erat in aspectu regis Angliæ et ejus gentium qui à terrà supra dictà potuit videre. »

Il dit que le roi d’Angleterre avait commencé le siége de Calais le 3 septembre 1346 et y resta ainsi quarante-huit semaines ; il raconte que les Calaisiens ; voyant que le roi de France était parti sans faire lever le siége et réduits à la famine, offrirent de capituler, par Jean de Vienne, ce qui fut accepté par le roi Édouard : « Cives qui fue-