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SUR CETTE NOUVELLE ÉDITION.

rant divites et nobiles qui erant de parte regis Franchiæ, videlicet 22, penes se retinuit. »

Avec la feuille 87, verso, commence la querelle entre le comte Louis et les Brugeois ; il dit dans le prologue :

...... « Testificor quod in adolescentià meà, dum eram monachus Vîveriis, familiaris fui magistro Johanni de Harlebieke, qui fuit de Flandrià oriundus, qui erat clericus semper studens et astrologus peritus atque expers etfamosus… » Ce fut lui qui lui raconta la guerre entre Philippe-le-Gros et Guy, comte de Flandre, et prédit les maux futurs.

...... « Non quod ego adhibeo fidem dictis mathematicorum neque fatorum, quia intentionis meæ est nichil dicere aut affirmare quod sit aut esse possit contra fidem catholicam. »

Il ajoute, en parlant des Flamands : « Quis unquam ista audivit ? ............... Populus tam rebeliis, gens sine capite, modò volens unum, modò aliud, nunquam in uno proposito permanens, semper paratus se coadunare ad malicias et ad guerras, nulli obediens, nisi illis quos eligebant, et qui sibi placentia loquebantur, et pro sue libito voluntatis, qui etiam expulso Ludovico comite et domino suo proprio pepigerunt fedus, auctoritate proprià cum rege Anglie, cum duce Brabantie, cum comité Hanonie, et aliis principibus et baronibus contrà illustrissimum principem dominum Philippum regem Franchie… Gens utïque patrias circumquaque dissipans, vastans et destruens ecclesias, monasteria, loca sancta, mulieres et virgines violans, personas ecclesiasticas depopulans, ecclesiastica bona in ditione suà levans et usurpans, et in istis et aliis pluribus perseverans, penè regna Francie et Anglie et reliquam cristianitatem commovens, sententiarum fulminationes parvi pendens et quasi nemmem formidans… »

Suivent deux pages, et la fin du livre, en lettres rouges, avec l’année 1348, au moment où la Flandre est soumise à Louis.

« Et audeo dicere, quod in festo Purificationis virginis gloriose, anno Domini 1348, tota patria Flandrie comiti Ludovico juniori subjecta erat et suo consilio obediebant… et sic pono finem. »

Voici ce qu’il dit sur la mort de Jacques d’Arteveld :

« Eodem igitur anno (1345) circà festum beate Marie Magdalene, fuit Jacobus de Artevelde suprà dictus, in domo suà occisus à communitate gandensi, et sepultus in quodam claustro monialium quod dicitur Biloca, juxtà Gandavum, Regnavit que per 7 annos, et fuit gubernator et superior totius ville gandensis ac totius patrie Flandrie ; et ad ejus imperium et voluntatem obediebant, et nichil in dictà patrià fiebat sine eo ; et erat semper vallatus viris armatis 25 vel 30, fortissimis et ad bella promptissimis. Et multa mala evenerunt per eum et propter eum. »

La bibliothèque de Bourgogne à Bruxelles vient de faire l’acquisition d’un deuxième volume d’Égidius-le-Muisis. C’est un in-folio sur vélin, écriture du quatorzième siècle, qui paraît, comme le premier de la bibliothèque de M. de Gœthals, avoir appartenu à l’auteur.

Égidius-le-Muisis annonce qu’il a commencé cette chronique en 1349. Il vante beaucoup son maître Jean de Harlebecque, bon catholique, et savant astrologue, mais en secret.

À la suite vient un poème latin sur l’année 1349, en neuf cents vers environ ; puis des conjectures en prose sur les accidens de cette année et des pronostics sur les suivantes ; puis un chapitre sur la captivité et la destruction des Juifs représentées par une miniature.

Il parle ensuite des flagellans, qu’il blâme beaucoup, attendu, dit-il, que la pénitence doit être raisonnable et régulière. Une miniature offre la procession des flagellans dans la ville de Tournay, qui se laissa gagner par l’exemple.

Il passe de là à la description de la peste de 1349. Une miniature offre des bières et des fossoyeurs. À la suite vient une nouveau poème latin en quatre cents vers environ.

Dans la narration qui suit, le Muisis raconte sur