Page:Froissart - Méliador, tome 1.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
Méliador

Qui prise assés bien la devise,
1820 Et dist : « Cousine, vraiement,
« Mettre ne quier delaiement
« Ou cas que le me consilliés,
« Mais que trop fort esmervilliés
« Ne fust monsigneur de ceci.
1825 « N’est çou pas bon, par vo merci,
« Que joieusement je li die ? »
Et Florée sus estudie,
Et respont : « Oïl, il est bon,
« Mais qu’il y ait terme et raison.
1830 « La premiere fois que sera
« C’aucunement vous parlera
« De celi ou de celi prendre, f. 14 d
« Se li moustrés sans plus attendre
« L’ordenance que dit vous ay. »
1835 Respont elle : « Je le ferai. »



Depuis ne remest lonch termine
Que li rois vint a Hermondine,
Sa fille, et se li dist ensi :
« Ma belle fille, entendés ci.
1840 « Briefment il vous fault marier.
« Ne vous en poés escuser,
« Car j’en sui priiés et requis
« De mes hommes, et ossi puis
« Que je vous sai, sans moy sousmettre,
1845 « En tres hault mariage mettre,
« Je le feray certainnement. »
Et adonques moult tendrement
Prist lors Hermondine a plorer
Et de parfont a souspirer,
1850 Et puis se jeta en jenous
Devant le roy, et dist : « Tres doulz
« Peres, voelliés entendre a mi. »