Page:Froment - Notice historique sur L'Abord-à-Plouffe, c1920.djvu/11

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ans, le Pont était de bois et recouvert. À ce sujet on me pardonnera une digression un peu drôle.

M. Giguère, ancien curé de Ste-Dorothée, allait, un jour, à Montréal. Il faisait un vent de tempête. Obligé de tenir son chapeau à deux mains le pauvre curé n’en pouvait plus. Arrivé au Pont M. Giguère s’écrie : « Bon ! je vais maintenant me reposer. » Oui, mais il n’avait pas calculé avec les petites ouvertures pratiquées dans le Pont les unes vis-à-vis des autres et v’lan ! voilà le chapeau qui part sans dire adieu et passant par l’une des petites fenêtres s’en va tomber au beau milieu de la rivière…

L’hiver il fallait transporter de la neige pour permettre aux charretiers de glisser leurs charges plus facilement. De fréquentes réparations s’imposaient. Il y avait donc des incommodités réelles. La Cie des Chemins alors propriétaire du Pont et des routes décida la construction du beau Pont Lachapelle du nom de son constructeur. En 1908 le gouvernement, fidèle à sa promesse émise par son candidat J. W. Lévesque qui renversa avec cette question Sir Pierre Evariste Leblanc, s’en empara et le mit à la charge des municipalités intéressées. Au prix de plusieurs milliers de dollars on lui fit subir d’importantes réparations et depuis lors, même les pauvres petits vicaires peuvent dire « tout le monde y passe »… et sans délier la bourse.

Avant la construction des Ponts, c’est-à-dire vers 1845, il fallait se servir de la navigation et on me rapporte que pour deux sous les voyageurs étaient transpor-