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Page:Frondaie - L'Homme à l'Hispano - 1925.djvu/305

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l’homme à l’hispano

même son trouble. Stéphane, d’ailleurs, ne le regardait pas. Il insista :

— Nous avons encore à dire…

De nouveau, il faillit crier sous une main de fer. Mais Georges souriait et s’adressait à sa maitresse !

— Crois-tu qu’il est obstiné ?

Et puis à lui :

— Demain, mon vieux.

Montnormand respira. Demain, c’était déjà l’avenir ! Il eut un espoir. Stéphane riait de le voir harceler son ami :

— C’est donc si compliqué ! dit-elle.

— Non, répondit Dewalter très simplement. Il pense que je veux faire un mauvais placement. Mais il se trompe.

Il enfla le ton plaisamment :

— Allez, vieil entêté. Laissez-nous. Allez dormir. La nuit porte conseil.

Il le poussait vers la porte et il le blaguait :

— Il faut que je lui dise des proverbes !

Il le regarda :

— Nous en reparlerons demain.

— J’y compte, balbutia le notaire.

— Oui, dit Dewalter gravement.

D’une volonté invisible de la main, il le contraignit à sortir. Il vit son dos courbé dans le grand corridor. Mais il était certain de l’avoir momentanément rassuré. Il pensa : « Me pardonnera-t-il d’avoir encore menti ? »