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l’homme à l’hispano

Il se retourna vers Stéphane. Elle avait allumé une cigarette, ne s’intéressant déjà plus à Montnormand. Pourtant, elle rit, étonnée, après son départ :

— Il ne m’a pas même dit bonsoir.

— Il est fou, dit-il. Il veut que j’achète des pétroles. Je te demande un peu.

Elle l’interrompit ;

— Ne me demande pas. Si tu crois que j’y connais quelque chose ? Viens plutôt avec moi. Pendant que vous remuiez vos argents… nous avons dansé. Je vais une minute dans ma chambre me refaire belle.

Elle le disait par coquetterie. Il la suivit. La grande chambre avait le désordre de la joie. Les serviteurs, ailleurs occupés, n’étaient point repassés par là depuis que Stéphane et Dewalter, entre leur promenade et le souper, s’y étaient, l’un auprès de l’autre, habillés. Rien n’était replacé, ni les vêtements épars, ni les objets familiers, ni les coussins du lit. Tandis qu’elle se repoudrait, Georges alla vers la fenêtre et, à la vitre froide, il colla $on front.

— Qu’est-ce que tu fais ? cria Stéphane.

En se retournant, il l’aperçut quatre fois devant le triple miroir où semblait nager sa splendeur.

Il dit :

— Je regardais l’hiver. J’ai un peu de migraine. Je vais fumer un cigare et faire trois pas dehors…

Elle répondit :