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LE BOUDDHISME JAPONAIS

eux, il y eut un prince nommé Sûryasoma du pays de Kharachar[1] (Ki-ji), qui était très versé dans les trois Çâstras et qui transmit la doctrine à Kumârajîva (Ra-ju). À l’âge de soixante-trois ans, ce dernier vint en Chine ; et quand il arriva à Chang-An, il avait quatre-vingt-un ans. Il y traduisit les trois Çâstras en chinois et devint fondateur de cette secte en Chine. Ses disciples étaient au nombre de trois mille ; les quatre plus grands (Shitétsou) furent Dô-shô, Sô-jô, Do-yû et Sô-éaï. La doctrine fut transmise successivement de Dô-shô à Don-saï, Dô-rô, Sô-sen, Hô-rô et Kithi-zô du monastère de Ka-jô-ji. Ce dernier parfit la doctrine de cette secte.

Son disciple E-kwan vint de Corée au Japon en 625, et fut nommé à la direction du monastère de Gan-gô. Il fit avec succès une conférence sur la manière de lire les trois Çâstras comme prière pour obtenir la pluie, et il fut nommé Sô-jô (Évêque). Il est considéré comme le premier patriarche de la secte au Japon. Il transmit la doctrine à Foukou-ryô, qui vint de Go[2] au Japon. Foukou-ryô la transmit à son fils Thi-zô, qui alla en Chine et y devint disciple de Kithi-zô, connu sous le nom de Ka-jô Daï-shi. Après lui, Dô-ji, Zen-gui, Gon-sô, An-thiô, etc. ; se transmirent successivement cette doctrine et la firent fleurir dans notre pays.

  1. Il est plus correctement Kiu-tchi en Chinois.
  2. C’est une ancienne province nommée Wu de la Chine méridionale ; maintenant elle appartient au Ki’ang-sou-sing.