Page:Fujishima - Le Bouddhisme Japonais, doctrines et histoire des douze grandes sectes bouddhiques du Japon.djvu/165

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
107
ZEN-SHÛ

leures idées, le manteau et la sébile à aumône de Çâkyamuni que les patriarches indiens et chinois se transmettaient successivement comme marques de la succession légitime. Le vénérable Jin-shû, l’un des sept cents disciples composa les vers suivants :

« Le corps est pareil à l’arbre de l’intelligence (Bôdhidruma) ; l’esprit est semblable au miroir qui est sur la table de toilette ; il faut constamment l’essuyer avec soin ; il ne faut pas le laisser se couvrir de poussière. »

Son maître, après les avoir lus, dit : « Si les hommes à l’avenir pratiquaient leur religion d’après cette opinion, il en résulterait pour eux un excellent bénéfice. » Voilà l’origine de la secte septentrionale.

Le vénérable E-nô servait alors dans un atelier où il travaillait à vanner et à décortiquer le riz au moyen d’un pilon qu’il mouvait avec le pied. Ayant appris secrètement les vers de Jin-shû, il remarqua qu’ils étaient assez jolis, mais qu’ils ne renfermaient pas encore une connaissance parfaite. Aussi composa-t-il les vers suivants :

« Il n’y a pas d’arbre de l’intelligence (Bôdhidruma) ; il n’y a pas non plus de miroir de table de toilette ; il n’y a rien qui ait originellement une existence réelle. Comment peut-il donc y avoir un endroit que la poussière couvre ? » Dès que le maître Kô-nin eut vu ces vers, il lui donna les insignes de la robe et de la sébile. C’est l’origine de la secte méridionale. La doctrine de