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SHIN-SHÛ

salée aussitôt qu’elle entre dans l’océan. Pour cette raison, on appelle ce dogme la « foi » dans le pouvoir supérieur (Ta-riki).

Si on reste fidèle à une telle foi, on est conduit naturellement à suivre la pratique de la secte ; c’est qu’on ressent le bienfait de Bouddha en rappelant sa grâce et en répétant son nom ; cet exercice pieux s’appelle dans la langue du vœu originel, la répétition de la pensée (du nom de Bouddha) équivalent (Naï-shi) à dix fois. Mais elle n’est pas naturellement limitée au nombre de dix, puisque le texte porte : équivalent à (Naï-shi). Il y en qui répètent nombre de fois le nom de Bouddha durant toute leur vie, soit qu’ils se promènent, soit qu’ils s’asseyent, soit qu’ils s’habillent, soit qu’ils se couchent ; d’autres ne le répètent qu’une seule fois avant leur mort. Mais qu’on répète peu ou souvent le nom de Bouddha, cette pratique se continue nécessairement par le fait même de la foi. C’est en elle qu’on participe à la compassion de Bouddha, parce qu’on partage sa miséricorde. Non seulement la répétition du nom de Bouddha doit être faite par la bouche, mais il faut que nos actes et nos pensées soient en conformité avec elle et qu’elle soit inséparable de la compassion de Bouddha. Elle n’est jamais, chez les hommes ignorants, l’action de leurs facultés, mais elle résulte de la pratique dans le pouvoir supérieur (Ta-riki-no-ki-guyô). Cette foi et cette pratique sont la « vérité suprême » (Paramârtha-satya)