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souvenirs d’une actrice.

Des cris de ces jeunes vipères
Que nos cœurs ne soient point émus ;
Ces enfans vengeraient leurs pères,
Mais les morts ne se vengent plus.

L’auteur avait voulu faire allusion à ces mots de Barrère : « Il n’y a que les morts qui ne reviennent pas. »

J’étais encore à Bordeaux, lorsque le bruit des conquêtes du général Bonaparte en Italie donnait un démenti formel à ce mauvais jeu de mots :

« Il reviendra sans gêne, et fera la paix dans mille ans. »

Mon mari faisait partie d’une administration qui allait en Italie ; c’était peu de temps avant l’affaire de Viterbe. Comme madame Bonaparte devait rejoindre le général à Milan, madame Talma et son mari donnèrent à Fusil des lettres où ils le recommandèrent auprès d’elle.

Les routes d’Italie étaient alors fort dangereuses ; les barbets, troupe de pillards, y assassinaient journellement, arrêtaient les convois et commettaient toute sorte de désordres.

On sait que M. Méchin, sa femme, ainsi que ceux