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Page:Fusil - Souvenirs d’une actrice, Tome 2, 1841.djvu/21

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souvenirs d’une actrice.

misères, lui dis-je sans me déconcerter ; qu’est-ce que ça prouve ? que je n’en ai pas l’habitude, et que je n’ai jamais tutoyé que mon amant (il fallait bien lui parler son langage).

— Tu as l’air d’un fameux sans-souci.

— J’en prends le moins que je peux, mais je serais bien plus gaie au bal de ce soir, lui dis-je en me rapprochant de lui d’un air suppliant, si vous vouliez me donner quelque espoir pour mes amis ?

— Ne parlons pas de cela, s’écria-t-il d’un ton sévère.

Je le saluai et retournai chez moi, bien triste de n’avoir rien pu obtenir pour mes amis ; car je craignais qu’ils ne fussent condamnés à une longue réclusion. Ils obtinrent heureusement quelque temps après la permission de retourner chez eux, mais avec un gardien à leurs frais. Ce fut le procureur de la commune qui la leur fit obtenir.

Je me disposai donc à aller à ce bal, dans la toilette la plus simple, car outre que j’étais peu disposée à briller, je ne voulais pas qu’on pût m’appeler