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souvenirs d’une actrice.

rette, se plaignant à moi de sa perfide coquetterie, me disait :

« — Un chapeau au bout d’un bâton suffirait pour lui donner l’envie de faire ses petites grâces. Tenez, reprit-il furieux, en la voyant causer très bas et d’une manière animée avec Lafont, le violon, quand je vous le disais ! »

Fild, au reste, ne faisait pas beaucoup d’attention à ce petit manège : cela l’aurait dérangé.

Mademoiselle Percheron était une personne bien élevée, instruite, et l’une des plus fortes écolières de son prétendu ; mais elle n’avait aucun ordre, aucune économie… Deux personnes qui se ressemblaient sous autant de rapports ne pouvaient faire un heureux ménage, car il faut des contrastes : une femme raisonnable aurait eu plus d’empire sur son mari.

Fild ne travaillait que lorsqu’il y était forcé par l’approche de ses concerts (il n’y jouait jamais que sa musique) ; mais il fallait qu’il fût long-temps stimulé par ses amis, pour se décider à se mettre à son piano et à travailler. Il commençait par se faire