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souvenirs d’une actrice.

qui s’ouvre si rarement, » Préville remarqua qu’il en épousseta l’appui avec son mouchoir, Il se dit : « Voilà un acteur qui réfléchit sur son art ; il doit mériter sa réputation. » En effet il en fut enchanté, et il répétait souvent cette première remarque en disant aux jeunes gens auxquels il donnait des conseils : « Voilà comme l’on joue la comédie ! il ne suffit pas de dire passablement un rôle, il faut s’occuper des moindres détails qui vous ramènent à la vérité de la vie réelle. »

Raffanelli fut extrêmement flatté d’avoir obtenu le suffrage de ce grand comédien.

Barilli eut beaucoup de peine à remplacer Raffanelli. C’était cependant un fort agréable acteur, qui avait une très belle voix, et son devancier n’en avait pas du tout. Mengozzi, chanteur habile, en avait aussi très peu, mais une si excellente méthode qu’il remplaçait par l’art ce qui lui manquait de moyens naturels. Il était auteur de quantité de jolis morceaux.

Sé m’abandonne mio dolce amore,

était un des plus à la mode et des plus expressifs ; il