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souvenirs d’une actrice.

a bien voulu me donner quelquefois des conseils dont j’étais extrêmement reconnaissante. En général j’ai eu beaucoup à me louer de l’obligeance des acteurs du théâtre Italien.

Plus tard vinrent madame Strinasaci, et Tachinardi et cette charmante madame Barilli qui fut l’idole du public, non-seulement pour son talent, mais pour ses vertus privées, pour sa bonté et sa bienfaisance. Elle fut enlevée trop tôt à l’admiration du public. Elle eut pour cortège à son convoi, tous les malheureux qu’elle soulageait journellement, et qui la pleurèrent comme une mère ; ce n’étaient point des pleurs payés, car ces pauvres gens étaient venus d’eux-mêmes. Ce fut une consternation dans le quartier de l’Odéon.

Nous eûmes, depuis, madame Grassini, qui représentait si bien une reine par la noblesse de son port. Pour juger de sa beauté, il faut voir son portrait, fait par madame Lebrun-Vigée. Madame Catalani vint après ; madame Catalani, que j’ai retrouvée dans les pays étrangers, toujours si bonne ! si serviable ! Elle y a joui d’une considération que l’on