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souvenirs d’une actrice.

Sa vogue fut si grande, son talent tant admiré, qu’on le crut capable de réussir dans tous les genres. Alors une plus grande scène que celle où il brillait lui ouvrit ses portes : ce fut le théâtre Favart ; on y jouait la comédie à cette époque. Il y avait de fort bons acteurs, et ils exploitaient particulièrement le répertoire de Marivaux. Ils voulurent avoir l’acteur à la mode ; car, alors comme à présent, on se persuadait que, lorsqu’on a montré un grand talent dans un genre, on doit réussir dans tous. L’expérience tant de fois renouvelée n’a pu convaincre encore qu’à Paris surtout, en changeant de cadre, je dirai même de quartier, par conséquent de public, l’on perd tous ses avantages. C’est ce que nous avons vu pour d’excellents acteurs de vaudeville, et que l’on vit alors pour Volanges. La foule, qui s’était portée à son premier début, diminua bientôt à ceux qui suivirent, et ensuite on n’en parla plus ; il fut trop heureux de revenir à son genre, et alla l’exploiter en province et à l’étranger.

Quant à Bordier, il aurait peut-être réussi dans