Page:Fusil - Souvenirs d’une actrice.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
206
souvenirs d’une actrice.

de personnes en ont conservé une légère idée. On citait le morceau du Quart-d’Heure, qui dure juste ce temps, et fait le principal intérêt de la pièce : il fut aussi la principale cause du mariage de Fabre.

Un tuteur garde avec soin une jeune et belle fille qui lui a été confiée. Son père, en partant pour les Indes, a transmis tous ses droits sur sa fille et sur ses biens au seigneur Aldobrandin. Le laps de temps qui s’est écoulé, sans qu’on n’en ait reçu aucune nouvelle, fait croire que ce père n’existe plus. D’après cela, Aldobrandin, qui convoite la fortune, cherche à se l’assurer en épousant sa pupille. Comme presque toutes les pupilles de comédie, elle ne connaît que son tuteur ; plus docile, elle s’est résignée à sa volonté ; mais ce fripon d’amour, qui n’a jamais fait autre chose que de se jouer des jaloux, vient traverser ses projets.

Un beau seigneur, connu à Florence par sa richesse, sa bonne mine et sa générosité, qui l’a fait surnommer le Magnifique, a entendu parler vaguement d’une beauté mystérieuse. Il a fait peu d’attention à ces discours ; mais, un jour de solennité