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souvenirs d’une actrice.

— Eh bien, puisque vous ne voulez accueillir aucune raison, oui ; mais…

— Assez, assez, lui dit-elle.

Puis reprenant une espèce de calme :

— Je veux avoir mes lettres, il me les faut sur-le-champ !

Le jeune homme passe dans sa chambre à coucher pour les prendre dans son secrétaire. Pendant ce temps, elle dépose un papier sur une table placée à côté d’elle, tire de son sein un couteau et se frappe à plusieurs reprises. Si la scène était tragique, le poignard l’était malheureusement aussi, car c’était un véritable poignard. M. Allard, entendant du bruit, accourt et trouve mademoiselle Desgarcins étendue sur le parquet et baignée dans son sang ; on peut juger de son effroi. Il appelle du secours à grands cris. L’on monte en tumulte. Quelques marchandes étalagistes qui se tenaient sur la place Dauphine s’imaginent que c’est le beau jeune homme qui a tué la dame blonde ; elles allaient lui faire un mauvais parti, si l’officier de police et le médecin, qu’on avait envoyé chercher, ne fussent