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souvenirs d’une actrice.

arrivés à temps. Pendant que ce dernier donnait ses soins à la blessée, l’officier de police avait ouvert le papier déposé sur la table ; elle y déclarait que c’était de sa propre et libre volonté qu’elle avait voulu en finir avec la vie. Ceci calma un peu les amantes du quartier, d’autant plus que le médecin assura que les blessures n’étaient pas mortelles. L’on ébruita le moins possible cette affaire, et l’on ne nomma point la dame, qui resta chez M.  Allard, attendu qu’il était impossible de la transporter sans danger. Il lui donna tous ses soins pendant le cours de la maladie et de la convalescence, qui fut longue, et qu’elle prolongea peut-être pour en jouir plus longtemps ; mais, inutile espoir ! cette catastrophe, bien loin d’avoir ramené l’amant de la délaissée, l’en avait éloigné plus que jamais. Le danger une fois passé, il l’avait prise dans une aversion qui ne se conçoit pas ; il fut peu touché, peu reconnaissant de cette preuve d’amour.

Mademoiselle Desgarcins fut longtemps avant de reparaître sur la scène, et quoiqu’on ait voulu attribuer son absence à une maladie ordinaire, cela