Aller au contenu

Page:Fusil - Souvenirs d’une actrice.djvu/256

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
248
souvenirs d’une actrice.

« Le chagrin que l’on supporte le plus facilement c’est celui d’autrui. »

« Je ne suis pas de cet avis, car c’est celui que je supporte le moins. À bientôt, je vous compterai les choses à mesure qu’elles arriveront : ça me sera une distraction agréable de parler à quelqu’un qui me comprend si bien. Il y a tant de gens qui n’entendent qu’avec les oreilles ! le langage du cœur est pour eux une langue étrangère qu’ils ne savent pas traduire. Quel dommage de se parler d’aussi loin !

« L. F. »


À la même.
Mai 1791.
« Chère madame Lemoine,

« Tournay, comme vous le savez, est à une très courte distance de Lille. Je vais toutes les semaines y chanter au concert de souscription du jeudi, et je rencontre là tous les officiers émigrés ; je suis la petite poste pour eux. À chaque départ, des personnes de leurs familles ou de leurs amis viennent me prier