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souvenirs d’une actrice.

madame de Vergnette. Je comptais rester jusqu’au surlendemain, mais une personne de confiance, qui appartenait à M. Gardner, vint l’avertir qu’il y avait un tapage effroyable à Lille ; que les soldats du régiment de la colonel général juraient d’exterminer ceux qui avaient favorisé l’enlèvement de l’oriflamme ; que l’on parlait d’une femme. Il y en avait journellement sur la route de Tournay. On tint conseil, et on décida que je devais partir sur-le-champ, pour empêcher de remarquer que je n’étais pas à Lille. On chargea le valet de chambre qui était venu donner l’éveil de me chercher une voiture, et par un de ces hasards singuliers, qui semblent survenir dans les circonstances difficiles, ce fut le fiacre qui avait conduit madame de Vergnette et ses enfants que l’on prit pour me ramener. J’appris aussi, dans la suite, que le cabriolet de voyage dans lequel j’étais partie avec ces messieurs était celui du colonel, et il était bien reconnaissable, car son cheval était borgne. Il était resté assez longtemps à ma porte. Tous ces indices auraient mis sur la voie, si l’on eût conçu le moindre soupçon. Heu-