Michot et mon mari étaient de la même section ; je les vis arriver en uniforme, ainsi que quelques autres de leurs camarades, mais je n’y fis pas grande attention, attendu qu’ils étaient souvent de service. Je travaillais à une écharpe, en attendant le souper (on soupait encore) ; plusieurs de ces messieurs causaient à voix basse dans la pièce voisine. Mon mari se mit à écrire à mon bureau et mon père se promena d’un air soucieux ; Michot vint regarder mon ouvrage.
— C’est donc cela, me dit-il, qu’on appelle une écharpe à la Coblentz ?
Comme il s’amusait souvent à me contrarier, je ne répondis rien.
— Comment, continua-t-il en se retournant vers mon mari, tu souffres que ta femme porte des écharpes à la Coblentz ?
— Est-ce que je prends garde aux chiffons des femmes, répondit celui-ci en continuant d’écrire.
— Enfin, ajouta Michot, vous finissez cela pour