Page:Fusil - Souvenirs d’une actrice.djvu/300

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
292
souvenirs d’une actrice.

hôtelleries, que les aubergistes avaient ôté leurs enseignes et fermé leurs maisons ; ils ne recevaient plus de voyageurs, et on ne pouvait avoir des chevaux à la poste. Je demandai en vain que l’on me donnât à coucher ou que les mêmes chevaux me conduisissent après s’être reposés ; je ne pus rien obtenir.

— Ce ne serait pas un grand service à vous rendre, me dit le maître de la maison, que de vous donner à coucher, car une jeune femme et un enfant ne leur en imposeraient guère. Vous pourriez ne pas vous en trouver la bonne marchande (je n’ai pas oublié le terme) ; avec ça que vous êtes bien élégante : cachez donc votre montre et votre chaîne.

— Mais, monsieur, que voulez-vous que je fasse ici dans la rue ? Il y a de l’inhumanité à me laisser courir un tel danger.

— Attendez, on va tâcher de trouver un cheval pour votre voiture.

Un gros paysan, qui était devant la porte, me dit :