Page:Fusil - Souvenirs d’une actrice.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
25
souvenirs d’une actrice.

Il est à remarquer que lorsque l’on a voulu associer son nom aux nombreuses biographies de son mari, ce n’a jamais été que d’une manière inexacte ou malveillante qu’on l’a citée. Il y a bien des faits qu’on pourrait ajouter, bien d’autres qu’on pourrait rectifier sur Talma, ce Napoléon de la scène[1], qui eut plus d’un point de ressemblance avec le héros du siècle, ne fût-ce que par le divorce ; à cela près que l’empereur voulait un héritier de son nom, et Talma en avait deux, Charles-Neuf et Henri-Huit, venus jumeaux au monde ; ce qui prouve victorieusement contre ceux qui ont voulu donner à Julie vingt ans de plus que son mari. L’on nomma ces deux enfants du nom des rôles que leur père avait créés avec un grand succès, Henri VIII et Charles IX.

On a souvent cité la fortune de madame Talma ; c’est la seule chose dont on se soit souvenu d’une manière positive. Elle avait quarante mille livres de

  1. On veut toujours voir les grands hommes posés sur un piédestal, le général à la tête d’une armée, l’orateur à la tribune, l’auteur sur le théâtre. Voyons-les donc quelquefois en robe de chambre ; dans leur intérieur. S’il n’y a pas un grand homme pour son valet de chambre, en est-il beaucoup pour sa femme ?