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souvenirs d’une actrice.

rente. C’est la vérité ; mais elle en faisait un si noble usage… Ah ! s’il doit être beaucoup pardonné à celle qui a beaucoup aimé, c’est surtout à la femme dont la bienfaisance et le dévoûment dans nos temps de malheurs ont bien dû effacer la trace d’un péché originel commis par plus d’une Eve, qui n’avait pas autant de motifs pour se faire absoudre.

Julie eût été l’Aspasie de son siècle, si ce siècle eût ressemblé à celui de Périclès. Elle n’avait point la beauté de cette femme célèbre, mais elle en possédait l’esprit et la grâce. Le charme qu’elle répandait autour d’elle attirait tout ce qu’il y avait de marquant à la cour et à la ville, et l’on briguait l’avantage d’être admis dans son cercle.

Les premiers essais de ce jeune homme qui devait être un jour un grand acteur et le Roscius de l’époque, avaient enchanté Julie, dont l’esprit, rempli de poésie, comprenait si bien les arts. De l’admiration à la passion, l’espace fut bientôt franchi. Elle employa son influence à lui faire des amis de tous les jeunes auteurs qui composaient son cercle, et qui devaient eux-mêmes aspirer à une brillante