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souvenirs d’une actrice.

parlé, il fit ouvrir une grande pièce remplie de dominos et de costumes les plus élégants. Les dames n’eurent qu’à choisir celui qui leur convenait le mieux.

Il allait souvent à Aiguillon, dans la terre du duc, où s’était retirée madame Dubarry après la mort de Louis XV. On y donnait des fêtes très brillantes[1].

Le comte Guillaume Dubarry était, comme je l’ai dit, un homme excellent, il ne manquait pas de courage lorsqu’il fallait accomplir un trait d’humanité.

Dans une révolte, une femme du peuple frappa à la joue l’un des magistrats. On arrêta cette malheureuse, on la conduisit à l’hôtel-de-ville, on fit son procès et on la condamna à mort. Cette nouvelle se répandit parmi le peuple et il déclara qu’il se ferait massacrer plutôt que de laisser exécuter cet

  1. Il périt en 1793. Moins heureux que son frère, parmi les nombreuses beautés auxquelles il avait prodigué ses soins et son or, aucune ne se trouva auprès de lui à cette époque désastreuse. Il avait 82 ans, lorsqu’il fut conduit au tribunal révolutionnaire de Toulouse. Il supporta son sort avec beaucoup de courage.