les accueille. Par le cœur et par l’esprit, l’Alsace est une de nos provinces les plus françaises. Le Strasbourgeois a, comme chacun de nous, deux patries : sa ville natale d’abord, puis, au-dessus, la France. Quant à l’Allemagne, il n’a pas même la pensée qu’elle puisse être en aucune façon sa patrie.
Vous l’avez bien vu depuis deux mois. Le 6 août, la France était vaincue ; l’Alsace, dégarnie de troupes, était ouverte aux Allemands. Comment les a-t-elle accueillis ? Les paysans alsaciens ont pris leurs vieux fusils à pierre et leurs pioches pour combattre l’étranger. Beaucoup d’entre eux, ne pouvant souffrir la présence de l’ennemi dans leurs villages, se sont réfugiés dans les montagnes, et à l’heure qu’il est ils défendent encore pied à pied chaque défilé et chaque ravin. On a sommé Strasbourg de se rendre, et vous savez comment il a répondu. Or, notez ce point : Strasbourg n’avait pour garnison que 2 500 soldats français et le 6e régiment d’artillerie qui est composé d’Alsaciens. C’est la population strasbourgeoise qui a résisté aux allemands. C’est un général alsacien qui commandait la ville.