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pour l’année 1766, la levée comprenait 131 hommes de 18 à 37 ans.

L’équipement et les frais de conduite des miliciens étaient des charges onéreuses pour la commune, qui supportait en outre le logement des dragons pendant le quartier d’hiver[1].

La répartition des logements et réquisitions militaires pesa lourdement sur la commune. Dans une déclaration de 1700 où elle énumère ses dettes se montant 12.220 livres, elle dit :

… Lesquelles sommes empruntées ont esté employées pour satisfaire aux grosses charges, impositions, fourrages et quartier d’hyver dont la communaulté estait oppressée pendant les malheurs des guerres dernières ; d’ailleurs, pour se tirer du même malheur, et à cause de la grande cherté des vivres qui a régné dans le pays, les habitants ont fait quatre fois autant de debtes en particulier et vendu le thiers de leurs biens-fonds à des étrangers,… ils sont, pour la plupart, fort pauvres et réduits à la dernière extrémité ; sans le secours et la charité très grande de S. A. R., ils seraient morts de faim[2].

De 1658 à 1768[3], la commune de Gérardmer dépensa, tant en argent qu’en nature, prés de 100.000 francs pour réquisitions militaires, fournitures de fourrages, de bestiaux, transports de blés, garnisaires, etc.

Les fournitures de fourrages furent particulièrement onéreuses, car la récolte en fourrages à Gérardmer, suffisait à peine à la nourriture des bestiaux ; la commune était obligée d’aller au loin faire des marchés, avec les

  1. Un dragon monté recevait 3 fr. 6 gr. par jour ; 2 francs s’il était à pied. Pendant l’hiver de 1681, les troupes du roi étaient logées en Lorraine et Barrois. Chaque soldat avait droit, par jour : « à une livre , de pain, livre de viande de bœuf, veau, mouton ou pourceau, au choix des habitants, et une pinte de vin , mesure de Paris. Chaque cavalier touchait, par cheval, une ration de 3 pintes d’avoine dont 64 font le resal (mesure de Nancy), 15 livres de foin et 5 de paille. (Archives communales E.E.II).
  2. Archives communales C.C.IV.
  3. Id. E.E.II.