Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/315

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de voir not’ Seigneur Jésus-Christ crucifié entre les cornes d’un cerff, et d’recevoir miraculeusement l’étole par le ministre (ministère) d’un ange, dont nous vous demandons d’nous octroyer la grâce, en nous préservant de rage, maléfice, coups de tonnerre et autres maux. Priez pour nous, grand saint Hubert !…

Enfin, après la messe de saint Hubert qui se célébrait sous les épaisses voûtes des forêts, on se rendait à un repas où l’on chantait :

Ô saint Hubert !
Le front découvert,
Nous chantons ta gloire.
Nous allons boire
Et porter ta santé
À la postérité.

Le sabbat

Le sabbat était une cérémonie diabolique qui avait lieu toutes les semaines tantôt à la Roche-du-Diable, tantôt à la Beheuille, dans un endroit solitaire, entouré de hautes forêts.

Là, une foule de vieilles femmes au nez crochu, au front ratatiné, d’hommes mal famés, aux allures mystérieuses, dansaient avec les sorciers du pays et les diablotins, des rondes effrénées. Ils se livraient à de copieuses libations et chantaient des chansons qui glaçaient le sang dans les veines.

Le voyageur attardé qui passait dans ces lieux vers minuit, était arrêté par une main invisible. Il entendait des frôlements insolites et des cris ou des rires dans la profondeur des bois ; les arbres lui paraissaient renversés et des bruits de chaînes retentissantes ou de musique étrange, discordante, lui donnaient une peur affreuse. Malheur à lui s’il n’avait un talisman, un peu d’eau bénite, un chapelet, ou s’il ne pouvait faire le signe de la croix. Il